La Brume de Colombe

Qui suis-je: Colombe

Age: 16 ans

Née: Dans la Vallée des Brumes

Talent: J’atteins le sommet de tous les arbres depuis l’enfance.

Rôle: Assistante du Petit Magicien et accessoirement sa femme

Objet fétiche: Une petite plume que je garde toujours sur moi. La première que j’ai perdu et recueilli au pied de mon saule pleureur.

 

J’apparais et disparais sous la volonté d’un Petit Magicien que je n’aime pas. Abandonnée et jetée par mes parents au Cirque des Brumes pour mon incorrigible originalité et irrépressible besoin d’évasion « Sciée, pliée… je fais la belle en morceaux, déploie mes ailes dans un chapeau… »

J’avais jusque là grandit chaque nuit en secret, au sommet de mon Saule Pleureur. J’avais 6 ans lors de ma première échappée belle… …

Après l’école, je décidais enfin de suivre les oiseaux observés chaque jour à travers les fenêtres de ma salle de classe. Je traversais la Forêt des Brumes, remontais la rivière et découvrais un peu plus haut un majestueux Saule Pleureur où se reposait toute une colonie de paisibles oiseaux. A la cime, entourée de mes semblables, sereine, je contemplais la vaste Vallée des Brumes. Un petit Corbeau devint mon confident. Pendant huit ans, j’ai regagné avec bonheur mon Saule Pleureur. Pendant huit ans, mon Corbeau m’y attendait tous les jours après l’école. Il ne voyageait jamais bien loin pour être là quand j’arriverai.

Souvent passaient plusieurs mois avant de revoir certains de nos compagnons, les amis changeaient avec les saisons mais revenaient grandis de récits merveilleux qu’ils partageaient avec nous. J’ai tout appris des oiseaux. Les terres lointaines, les rivages glacées, les océans, les ailleurs, les autres, les différents. Le monde me plaît beaucoup. Un jour, à notre tour, nous partirons et rapporterons nos voyages aux oiseaux du monde. L’amitié de l’enfance à laissé place à un amour adolescent. J’avais échappé aux remontrances, à l’incompréhension et aux regards du monde grâce à un subterfuge de mon corbeau. Chaque matin, il dépliait son aile à l’est et découpait dessous un morceau de l’aube naissante qu’il recousait au crépuscule du jour d’avant. Ainsi la nuit se rejouait à nouveau. Personne ne pouvait remarquer mes escapades. Seules ma tête en l’air et mes rêveries prolongées agaçaient mes parents.

Mais la nuit de mes 14 ans, trop de sommeil et le jour avancé nous ont trahis. Ce fût alors à mon retour des hurlements, des injures, des portes qui claquent, mon bras serré trop fort, la poussière dans laquelle on me traina jusque ici, le ciel qui se rempli d’espoir, mon Homme Oiseau, ses cris, le ciel qui se rempli encore, les oiseaux, tous les oiseaux du ciel, ses cris et le ciel assombrit, ses cris, mon bras qu’on lache, le ciel qui cri et je suis tombée ici. Et je suis tombée ici, évanouis sur le sable de la piste du Cirque des Brumes.

Depuis deux ans, je ne pense qu’à m’évader… « Des mois des heures, des pigeons voyageurs… Mon Homme-Oiseau m’enlèvera bientôt… » A l’extérieur les oiseaux s’organisent, ici, la Poupée Mécanique, La Panthère, ma tendre Panthère de Java, La Femme Araignée, et toutes les femmes du Cirque s’allient et se relaient pour tromper la vigilance et l’autorité du Petit Magicien.

Nous avons un pacte et ce soir au Cirque des Brumes, la représentation va prendre une toute autre allure !

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